L’histoire dans l’histoire
Depuis quelques temps sont apparus dans le monde de nouvelles sources d’une énergie toute nouvelle : les portails. Et l’énergie qui s’en diffuse, qu’on appelle XM pour exotic matter, matière exotique, a un impact sur la psyché humaine. On suspecte que cette énergie soit d’origine extraterrestre. Veulent-ils envahir le monde ? Veulent-ils nous aider à nous améliorer, à passer un nouveau cap dans l’évolution ? Nous n’en savons pas plus. Mais deux camps se sont levés. La Résistance, qui veut préserver la race humaine et qui craint que ces manifestations soient la tête de pont d’une invasion de la planète. Et les Éclairés, qui sont persuadés que la matière exotique est une aubaine et qui permettra de faire évoluer la race humaine.
Le jeu
Au démarrage du jeu, on vous demande de choisir votre camp. Ensuite, armé de votre smartphone, vous rechercherez les différents portails parsemés autour de vous, et vous pouvez les hacker. Les portails peuvent être neutres - c’est très rare - ou appartenir à l’un ou l’autre des deux camps. En effet, c’est là qu’est le centre du jeu : vous allez devoir tourner les portails, les modifier de façon à ce qu’ils basculent dans votre camp. Et ensuite, les lier les uns avec les autres afin de constituer des zones. Et si ces zones sont bien peuplées, vous allez faire beaucoup de points.
Évidemment, l’adversaire va en faire autant, casser vos liens et tourner lui aussi les portails à sa couleur. Tout évolue donc très vite et constamment.
Google et Android
Ce jeu est développé par Niantic Projects, une entreprise rachetée par Google. Et le jeu ne tourne - pour le moment en tout cas - que sur les terminaux sous Android. Et le jeu utilise toute la puissance de Google, et ça se sent. Toute la géolocalisation est basée sur Google Maps. Il y a fort à parier que les infos récupérées par les joueurs vont être utilisées par Google dans ses différents services. Par exemple, les photos prises par les joueurs lorsqu’ils suggèrent une position de portail - oui, le jeu le permet - seront sans doute utilisées dans Street View. De plus, cela va permettre à Google de récupérer tout un tas de statistiques. Dans certains endroits, beaucoup de portails ont été soumis, et le jeu tourne très vite. Il est possible que Google utilise ces données dans ses services de publicité, pourquoi pas. Cela permettrait par exemple d’estimer une sorte de statistique de densité, qu’il doit être possible de pondérer pour les publicités des boutiques des zones en question.
Ce jeu est un laboratoire. C’est un laboratoire pour un nouveau type de jeu, évidemment, qui mêlera le réel et le virtuel. Imaginez jouer à Ingress avec les futures Google Glass, ça peut être très sympa. Mais toutes les technologies développées pour le jeu peuvent et vont certainement servir pour les différents services de réalité augmentée que Google est en train de mettre au point.
Pour ceux qui étudient le référencement, il est amusant de faire le parallèle entre le maillage de portails du jeu et le maillage de liens que préconise Google pour améliorer la visibilité des sites Internet... Ingress est un jeu qui a une forme de philosophie, en quelque sorte.
Clairement, Ingress est un portail vers le futur. Là encore, dans le jeu, et dans la réalité.